Colloque de 2012

XIX CONGRES MONDIAL UISPP


EXPLORING THE WORLD'S PREHISTORY


2 au 7 Septembre 2021

Meknès







S19-G: Historiographie des préhistoriens et paléontologues du Maghreb : Djillali Hadjouis



Apport de Georges Choubert (1908-1986) à la Géologie du Quaternaire - Larbi Boudad, Université Mohammed V - Facultés des Sciences, Rabat

L'Abbé Jean Roche (1913-2008) et le Paléolithique supérieur du Maroc - Abdeljalil Bouzouggar, Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine

Emile Ennouchi - Fethi Amani, Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine

Maurice Reygasse - Ginette Aumassip, Centre national de recherches anthropologiques préhistoriques et historiques, Alger, Algérie

Leo Frobenius (1873-1938) : explorateur et découvreur de cultures africaines - Iddir Amara, Institut d'archéologie Alger 2

Louis Gentil (1868-1925), un Géologue audacieux passionné par le Maghreb (Maroc et Algérie) - Youcef Sam, Centre national de recherches anthropologiques préhistoriques et historiques, Alger, Algérie

Raymond Vaufrey (1890-1967), un grand préhistorien méconnu - François Djindjian, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne & UMR 7041 Arscan

Henriette Camps-Fabrer et Gabriel Camps - Ginette Aumassip, Centre national de recherches anthropologiques préhistoriques et historiques, Alger, Algérie

Georges Barthélemy Médéric Flamand, géologue et préhistorien. Grand découvreur des « hadjrates maktoubates » de l'Atlas saharien. - Iddir Amara, Institut d'archéologie Alger 2

Les apports de Théodore Monod à la connaissance des expressions rupestres du Sahara - Christian Dupuy, Institut des Mondes Africains

Arthur Debruge (1864-1948): un préhistorien controversé. - Nadia Bahra, Laboratoire HIPASO, Université Abdelhamid Mehri Constantine 2, Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques, Alger, Algérie

Ginette Aumassip, la préhistorienne algérienne - Nagète Aïn-Séba, Institut d'archéologie Alger 2 15:40-16:00 (20min)

Le docteur Jean Dastugue (1910-1996), où la rigueur de l'anatomie humaine. - Djillali Hadjouis, Service archéologie du Val-de-Marne, Villejuif, France

Jean Pierre Savary, Géologue, passionné de l'archéologie et pionnier de la photographie aérienne au Sahara - Hayatte Berkani, LAMPEA, UMR 7269, Aix Marseille Université, France




Raymond Vaufrey (1890-1967), un grand préhistorien méconnu

François Djindjian

Université Paris 1 Panthéon Sorbonne UMR 7041 Arscan – Université Paris 1 Panthéon Sorbonne UMR 7041 Arscan – France

Résumé

Initié à la préhistoire par Louis Capitan, élève de Henri Hubert au MAN, chercheur assidu au MNHN, auprès de Marcelin Boulle, Pierre Teillard de Chardin et Jean Piveteau, Raymond Vaufrey (1890-1967), après des études universitaires tardives effectuées après la première guerre mondiale, obtint en 1930 un poste de professeur à l’IPH. Il fut ainsi un des rares préhistoriens français, entre les deux guerres, à obtenir un poste lui permettant de travailler à temps plein sur la recherche préhistorique et paléontologique. Puis il entre au CNRS en 1937, dont il est un des premiers préhistoriens et est nommé directeur à l’EPHE en 1942. A partir de 1931, il est co-rédacteur en chef de la revue " l’Anthropologie ", dont il animera la publication jusqu’à son décès. Il est également depuis 1932, le représentant pour la France de l’UISPP. Ses premières publications : " Le paléolithique italien " (1928), " Les éléphants nains des îles méditerranéennes et la question des isthmes pléistocènes " (thèse soutenue en 1929), le mettent déjà au premier plan. Il se spécialise alors sur l’Afrique du Nord : l’Ibéromaurusien (1932), le Capsien, " l’Art rupestre nord-africain " (1939), " La préhistoire de l’Afrique " (en deux tomes 1955 et posthume). Cette contribution s’attachera plus particulièrement à la contribution de Raymond Vaufrey à la préhistoire de l’Afrique du Nord, et dans ses relations avec le monde méditerranéen.

Mots-Clés: préhistoire, historiographie, Afrique du Nord




Les apports de Théodore Monod à la connaissance des expressions rupestres du Sahara

Christian Dupuy

Institut des Mondes Africains – CNRS : UMR8171 – France

Résumé

De 1929 à 1951, Théodore Monod s’est appliqué à étudier quelques 2.700 gravures, 160 peintures et 500 inscriptions rupestres, la plupart ayant été relevées par ses soins dans l’Ahnet en Algérie, puis dans le Sahara mauritanien et, le temps d’un séjour, dans le Nord Tibesti. Ses découvertes et la prise en compte de celles de ses collègues réalisées parallèlement, lui ont permis d’établir une chronologie relative des expressions rupestres sahariennes toujours valide dans ses grandes lignes. Il restera à la pointe des connaissances en art rupestre saharien durant vingt deux ans, avant qu’Henri Lhote ne lui succède ; ce dernier n’aura alors cesse de souligner la pertinence des travaux de son prédécesseur.

Mots-Clés: Sahara, Expressions rupestres, Chronologie relative, Historiographie




Emile Ennouchi

Fethi Amani et Abdelouahed Ben-Ncer

Institut National des Sciences de l'Archéologie et du Patrimoine, Rabat, Maroc

Résumé

Sur le terrain, les travaux d'Ennouchi ont débuté en 1926 par l'étude des mammifères provenant du gisement de Grive-St-Alban en France. Ils s'inscrivaient dans le cadre de préparation de diplôme d'études supérieures des sciences naturelles. Sous la direction du Pr.Ch. Depret, Ennouchi publia les résultats de ses travaux de thèse de doctorat en 1930. Ils étaient consacrés à l'étude de la faune du Tortonien de ce même site. Installé au Maroc, Ennouchi a obtenu un poste d'Enseignant-chercheur à l'Institut scientifique de Rabat en 1947. Un an après, et en collaboration avec M.GIGOUT, il contribue à la création du premier certificat de licence de Géologie au Maroc. Ennouchi a toujours essayé de concilier entre ses devoirs d'enseignant et de chercheur. Passionné par la Paléontologie, il avait noué d'étroites collaborations avec d'éminents scientifiques, notamment, les Professeurs C. Arambourg, J. Piveteau et Lehman. Les travaux d'Ennouchi s'étaient focalisés sur les mammifères quaternaires du Maroc et de leur contribution à la connaissance des paléoenvironnements. Sur plus de quarante années de recherches, d'innombrables gisements fossilifères ont été mis au jour sur le littoral atlantique, depuis Larache au nord jusqu'à Agadir au sud et de Rabat à l'ouest aux confins des villes d'Oujda et de Guercif à l'est. De nombreuses collections de restes fossiles, notamment des dents de mastodontes d'éléphants, de rhinocéros blancs, de chevaux et d'autres taxons de mammifères méticuleusement exposés dans des meubles et vitrines d'une salle de la faculté des sciences de Rabat. On y observe aussi de belles dents de vertébrés marins, raies et de requins provenant des phosphates et les moules d'empreintes fossiles de pas de dinosaures (Demnat). Plus d'une centaine de publications dans des revues scientifiques nationales et internationales. Il a également participé à de nombreuses manifestations scientifiques de vulgarisation et autres notamment des colloques et congrès. C'est à Ennouchi que revient le mérite d'avoir découvert au début des années soixante du siècle dernier, les premiers fossiles humains, du célèbre site de Jebel Irhoud à El Youssoufia, accompagnés d'une industrie moustérienne et d'une faune pléistocène.




Georges Barthélemy Médéric Flamand, géologue et préhistorien. Grand découvreur des " hadjrates maktoubates " de l’Atlas saharien.

Iddir Amara

Institut d'archéologie Alger 2, Algérie

Résumé

Cette communication retrace l’apport scientifique de G.B.M. Flamand à la Géologie et la Préhistoire atlasique et saharienne. Il est né à Paris le 9 février 1861 et mort à Alger le 14 décembre 1919. C’est en tant que préparateur à l’Ecole supérieure des Sciences d’Alger qu’il regagne l’Algérie après avoir un temps, passé par le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Son passage à l’Ecole des Sciences d’Alger sous la direction d’Auguste Pomel fut bénéfique puisque depuis l’inauguration de ses bâtiments sur les camps d’Isly en 1887, Flamand fut chargé de cours de Géographie physique du Sahara. Il a fourni une collaboration active à la carte géologique. C’est en devenant directeur du Service géologique des Territoires du Sud en 1904, qu’il soutient une thèse de doctorat et pouvoir poursuivre ses recherches sur la Géologie et la Préhistoire sahariennes. C’est le premier à avoir proposé le découpage chronologique de l’art préhistorique du Sahara. Il est mort prématurément avant la publication de sa grande monographie sur les " Hadjrat el Maktouba ". Stéphane Gsell avait assuré la publication posthume de ce livre de référence.

Mots-Clés: Atlas saharien, Sahara, carte géologique, art préhistorique




Leo Frobenius (1873-1938) : explorateur et découvreur de cultures africaines

Iddir Amara

Institut d'archéologie Alger 2, Algérie

Résumé

La communication retrace l’apport scientifique de Leo Frobenius parti sur les traces de ses prédécesseurs découvrir le continent africain. En 1904, il part en mission à la découverte de l’Afrique colonisée par l’Europe. En parfait ethnologue, il avait ramassé de nombreux contes et mythes anciens des régions qu’il avait parcourues. Leo Frobenius est né à Berlin le 29 juin 1873, mort à Biganzolo le 9 août 1938 et inhumé au cimetière principal de Francfort. C’est en tant qu’ethnologue et archéologue allemand, qu’il a décidé de partir à la découverte du continent africain. Au début du XXe siècle, il a commencé son premier voyage dans le Kassaï congolais, ancienne colonie belge. Volontairement, il avait choisi de ne pas se documenter, pour éviter toute forme de pollution intellectuelle. Il avait poursuivi jusqu’en 1918 sa mission en Afrique du Nord (Algérie) et Afrique de l’Est (Soudan). En Algérie, il était accompagné par Henri Obermaier et d’artistes plasticiens qui avaient comme mission la reproduction des nombreuses figures d’art rupestre. En 1920, Leo Frobenius retourne en Allemagne, fonde l’Institut d’ethnologie " la Morphologie culturelle " à Munich. En 1932, il devient professeur honoraire de l’Université de Francfort, et en 1935 nommé directeur du musée ethnographique dans la même ville. Leo Frobenius est le premier ethnologue à défendre l’Afrique contre les méfaits du colonialisme. Il devient ainsi le premier africaniste. Les africains défenseurs de la liberté comme Léopold Sédar Senghor, ou l’écrivain antillais Aimé Césaire parlent de l’Afrique et de la négritude en s’appuyant sur les travaux de Frobenius. Frobenius était parmi les premiers à avoir condamné le colonialisme. Aujourd’hui, FrobeniusInstitut gardien de la mémoire de l’ethnologue, perpétue ses idées africanistes.

Mots-Clés: Afrique, ethnologue, négritude, art préhistorique.




Jean Pierre Savary, Géologue, passionné de l’archéologie et pionnier de la photographie aérienne au Sahara

Hayette Berkani

LAMPEA – UMR 7269, Aix Marseille Université. – France

Résumé

Après des études post-bac de Géologie, Jean Pierre Savary consacre une année au Musée de l’Homme à Paris pour obtenir le Certificat d’Ethnologie et Préhistoire, sous la direction d’André Leroi-Gourhan. Il s’engage en 1957 comme jeune Ingénieur Géologue à la Société pétrolière SNREPAL à Alger pour diriger sur place la conduite de forages. Il commence ainsi sur le 3eme puits du gisement de gaz d’Hassi R’mel, puis passe 3 mois en Allemagne pour effectuer son service militaire, et 6 mois à l’école d’officiers du Génie à Angers. Savary demande une affectation au Sahara où il dirige une équipe de 20 appelés pour continuer la construction de bordj (fort) Thriet pour Méharistes. Après un petit séjour passé à Ouargla, il regagne la SNREPAL en 1961 pour diriger durant 4 ans les forages du gisement d’Hassi Messaoud avant de partir à Alger pour occuper divers postes administratifs. Jean Pierre Savary considère l’Algérie comme un paradis pour son climat merveilleux, le travail professionnel et les recherches ethnologiques et préhistoriques qu’il avait pu y mener en liaison avec le CRAPE (actuel CNRPAH). Géologue, Savary est très ouvert à la pluridisciplinarité comme en témoignent les nombreux articles publiés dans la revue Libyca et le Bulletin de la Société Préhistoriques Françaises (BSPF) de 1955 à 1968. C’est bien à lui que revient le mérite d’avoir appliqué pour la première fois (au début des années soixante) la photographie aérienne à l’étude des monuments funéraires de la Tassili du Fadnoun. Il réunit les résultats de ses analyses qu’il concrétise par un mémoire de synthèse publié en 1966. Cette étude consciencieuse et fructueuse est restée malgré son ancienneté, une référence indéniable pour de nombreux chercheurs du funéraire. Elle a aussi guidé mes premiers pas dans ce grand massif saharien de l’Azger et servi de base indispensable dans le cadre de ma thèse de doctorat.

Mots-Clés: Sahara central, Jean Pierre Savary, Géologie, préhistoire, photographie aérienne.




Louis Gentil (1868-1925), un Géologue audacieux passionné par le Maghreb
(Maroc et Algérie)

Youcef Sam

Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques, Alger, Algérie

Résumé

Se fiant à la grande connaissance de la langue locale et des coutumes de l’Islam qu’il a acquise durant sa jeunesse en Algérie (né à Alger en 1868), Louis Gentil (il se faisait appeler Si Allal), homme de terrain habile et courageux a parcouru en pèlerin musulman des milliers de kilomètres au profit de la Science en Algérie (Oranie) entre 1896 et 1901et au Maroc de 1904 jusqu’à sa mort en 1925 (il a traversé six fois le haut Atlas, 1800 kilomètres d’itinéraires relevés dans des territoires qu’aucun chercheur n’avait alors parcourus). De ces singulières explorations, des résultats admirables furent obtenus tels que, pour ne citer que quelques uns, la découverte d’un grand volcan tertiaire dans le massif du Siroua (Maroc), relief montagneux presque inconnu à l’époque, ou encore la station préhistorique du lac karâr (Tlemcen, Algérie), site Acheuléen d’importance en Afrique du Nord. Devenu maître de conférence en Géologie dès 1902 après la soutenance d’un doctorat à la Sorbonne et élu en 1923 membre de l’Académie des sciences (section de Géographie et de navigation) il est l’auteur de plusieurs ouvrages importants dont " L’étude Géologique du bassin de la Tafna " (1903) ou encore " Le Maroc Physique " (1912). Explorateur né et ne sachant pas résister à l’appel du terrain Maghrébin a qui il a donné tant, il finit par lui donner sa vie lors d’une dernière exploration en 1925. La ville de Youssoufia au Maroc s’est longtemps appelée " Louis Gentil " et actuellement le square " Louis Gentil " à Paris porte toujours le nom de ce savant. Enfin, un Grand prix Louis Gentil - Jacques Bourcart est attribué chaque année par l’Académie des sciences depuis 2007 pour récompenser des chercheurs de moins de 40 ans ayant effectué des recherches à l’étranger dans le domaine des sciences de la terre.

Mots-Clés: Louis Gentil, Exploration, Géologie, Préhistoire, Haut Atlas, Maroc, Algérie




Le docteur Jean Dastugue (1910-1996), où la rigueur de l’anatomie humaine.

Djillali Hadjouis

Service Archéologie du Val-de-Marne, Villejuif, France

Résumé

Le docteur Jean Dastugue a eu deux carrières professionnelles et scientifiques. La première en tant que chirurgien orthopédiste dès les années trente, la seconde à partir de 1957 en tant que paléopathologiste. Et c’est cette seconde période qui fut la plus enrichissante pour lui, où pendant quarante années, il a étudié plusieurs collections anthropologiques de par le monde. Véritable successeur du Dr Léon Pales, il fut le seul à relancer le débat sur les principales affections de l’homme préhistorique. Parallèlement à ses activités de chercheur, il dut remplir ses missions d’enseignement en anatomie et directeur de l’Institut d’Anthropologie de la faculté de médecine de Caen, créé par lui en 1959. Ses travaux ont longtemps porté sur les populations Sapiens du Paléolithique supérieur et du Néolithique d’Afrique du Nord (Taforalt au Maroc en 1963, Columnata en 1970, région d’Alger en 1973, Afalou Bou-Rhummel en 1975, en Algérie). Les quatre dernières années avant sa mort ont été pour nous (Philippe Andrieux, directeur du Laboratoire du Val de Marne et moi-même) une chance de pouvoir travailler avec lui, puisque nous l’avons hébergé dans notre laboratoire afin qu’il puisse achever son étude sur la collection funéraire de La Queue-en-Brie. Ni son caractère ombrageux, ni ses critiques sévères sur la terminologie anatomique, parfois non conforme à sa réflexion sur le bipède normal, anormal et pathologique n’ont été un frein pour nous. Bien au contraire notre collaboration nous avait amenés sur un terrain de dialogues et de débats d’un grand enrichissement, où le discours en réunion, à deux ou à dix, était plutôt celui du professeur et de l’élève. Les démonstrations étiopathogéniques de la luxation congénitale de la hanche et son diagnostic différentiel avec la luxation traumatique ou les multiples vestiges de la trépanation crânienne en valaient la peine.

Mots-Clés: Anatomie humaine, anthropobiologie, paléopathologie, Afrique du Nord.




Maurice Reygasse

Ginette Aumassip

Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques, Alger, Algérie

Résumé

Souvent oublié, il est pourtant associé aux plus célèbres sites de la préhistoire nord-africaine, il a créé le Musée du Bardo à Alger et a fait bénéficier l’université d’Alger d’un des tout premiers enseignements de préhistoire du monde. Originaire du Lot (France), des études d’arabe et d’abyssin à l’Ecole des langues orientales, l’avaient conduit comme administrateur dans le Constantinois vers 1910. Nul ne s’étonnera dès lors que son nom reste surtout attaché au Capsien et à l’Atérien qu’il dénomma. La liste de ses découvertes et de ses fouilles est longue, marquée par les noms de Bir el Ater, Cheria... En tant que conservateur du Musée du Bardo, ses travaux le conduisirent au Sahara et aux sites de Tihodaïne, Abd el Adhim, Oued Asriouel... Il participa et/ou dirigea les fouilles du mausolée d’Abalessa, attribué à Tin Hinan, reine berbère, ancêtre présumée des nobles touaregs.

Mots-Clés: Atérien, Capsien, Acheuléen, Moustérien, Monument, Tin Hinan, Musée




Henriette Camps-Fabrer et Gabriel Camps

Ginette Aumassip

Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques, Alger, Algérie

Résumé

Il n’est pas exceptionnel de trouver des couples dans les grands noms de la Préhistoire, G. et H. Camps sont de ceux-là. Nés tous deux en Algérie, ils y exercèrent une bonne part de leurs activités avant de la reporter sur le sud-est français où, ensemble, parmi nombre d’autres travaux, ils mirent en chantier un Atlas préhistorique du midi méditerranéen. G. Camps occupa la chaire de Préhistoire de l’université d’Alger, tout en assumant la direction du CRAPE et du Musée du Bardo à Alger, puis la chaire de Préhistoire d’Aix-en-Provence, créée pour lui, et fonde un laboratoire, le LAPEMO. Spécialiste de Protohistoire, il fit valoir l’existence d’un Age du Bronze en Afrique du Nord, s’intéressa plus particulièrement aux périodes récentes de la Préhistoire, surtout au Capsien. On lui doit de très nombreuses publications qui soulignent l’attention toute particulière qu’il accordait au monde berbère et qui retentit dans la création de l’Encyclopédie berbère. Membre de nombreuses commissions, il fut très épaulé par son épouse Henriette, personnalité des plus attachantes, dont les apports en méthodologie sont fondamentaux. Ses travaux appuyés sur l’Ethnographie ont conduit en Algérie à la renaissance de l’artisanat traditionnel plus particulièrement des bijoux dont elle était la spécialiste la plus éminente, ceux sur l’industrie osseuse dont elle était aussi l’une des meilleures spécialistes, sont à l’origine de la Commission de nomenclature sur l’industrie de l’os préhistorique, Commission qu’elle a su maintenir durant de longues années.

Mots-Clés: Préhistoire, Protohistoire, Atlas, Méthodologie, Berbère, Bronze, Funéraire, Parure, Os, Capsien




Apport de Georges Choubert (1908-1986) à la Géologie du Quaternaire

Larbi Boudad et Driss Chahid

Université Mohammed V - Facultés des Sciences, Rabat – Maroc

Résumé

Par la diversité de ses formations géologiques et par sa proximité de l’Europe ; le Maroc a attiré beaucoup de géologue et de préhistoriens dès le début du XIX siècle. L’établissement du protectorat français sur le Maroc en 1912 a permis à plusieurs chercheurs français d’entamer des investigations géologiques sur le Maroc en sécurité. Georges Choubert a d’abord été chargé de réaliser des relevés dans la Méseta orientale (Rekame et les Hauts Plateaux) région déjà étudiée par son prédécesseur Philipe Russo (1926), Il a également le mérite de réaliser des cartes au 1/500 000 comme la feuille d’Oujda (1951-1954). Le plus grand travail de Georges Choubert fut mené sur l’Anti-Atlas. L’ensemble de ses travaux sur cette zone ont fait l’objet d’un travail de thèse qu’il avait soutenu en 1960 et publiée en 1963 et ensuite il a eu la responsabilité du programme de la cartographie géologique du Maroc (1908-1986). Avec l’arrivée des photos aériennes en 1950, on assiste à la réalisation de beaucoup de cartes géologiques au 1/500 000 et c’est grâce à ses études sur le Précambrien qu’il créa à la direction de la Géologie de Rabat un Laboratoire de Géochronologie. La géologie du Quaternaire a attiré beaucoup l’attention de Choubert, et en particulier les formations continentales. En 1946, sa première note a été consacrée à la discussion du mode et l’âge des dépôts rougeâtres au pays de Chaouia, de Doukkla. Avec les multiples travaux de Bourcart, Raynal, Gigout et bien d’autres géologues et géomorphologues entre les années 30 et 50, Choubert en 1956 propose pour la première fois un cadre chronostratigraphique du Quaternaire continental. Ce cadre n’as pas été définitif mais il a été une base de référence et de revisites par Choubert lui-même et par ses collègues (ex. : Choubert et al.,1959 ; Beaudet et al., 1967 ; Weisrock, 1983 ; Texier et al., 1985). Le Quaternaire marin du Maroc et la chronologie de certains sites archéologiques et paléontologiques ont bénéficiés de plusieurs contributions de Choubert. C’est à lui le mérite de la création de l’étage Moghrébien en 1946, et la précision de l’âge relative des certaines formations littorales et fluviatiles sur la bande côtière de Rabat et son arrière-pays (ex : Choubert et Marcais, 1947 ; Choubert, 1962 ; Arambourg et Choubert, 1964).

Mots-Clés: Choubert, Quaternaire continental, Cartographie, Préhistoire, Maroc




Ginette Aumassip, la préhistorienne algérienne

Nagète Aïn-Séba

Institut d’archéologie Alger 2 – Algérie

Résumé

Arrivée de sa Dordogne natale en octobre 1956, Ginette prend son premier poste en Algérie en tant que professeure de Sciences naturelles à Tizi Ouzou. Avec l’indépendance, elle se formera à la préhistoire en rejoignant le Centre de Recherches d’Anthropologie, de Préhistoire et d’Ethnologie (CRAPE) et en intégrant l’équipe des Camps. D’emblée, elle s’intéressera aux régions sahariennes et mènera à bien un doctorat sur la préhistoire du Bas-Sahara avant d’élargir ses recherches aux questions de Néolithique sur l’ensemble du territoire et de sa problématique. Avec Mouloud Mammeri, elle aura à cœur de former une nouvelle génération de préhistoriens et par ailleurs de transmettre, par le biais d’un enseignement en Géologie du quaternaire à l’université de Bab Ezzouar. Poursuivant ses recherches du Néolithique saharien, notamment par la fouille du site de Tin Hanakaten, sa connaissance approfondie de tous les aspects de la Préhistoire algérienne, maghrébine, saharienne, la pousseront à être l’autrice de plusieurs synthèses incontournables sur la Préhistoire régionale ainsi que d’ouvrages ouverts à un public plus large, notamment sur l’art rupestre saharien. Enfin, après avoir supervisé pendant des années la revue Libyca, elle a été co-fondatrice et est toujours co-directrice de la revue Ikosim, née en 2012.

Mots-Clés: Néolithique, Sahara, Bas, Sahara, Tin Hanakaten, Algérie, Libyca, Préhistoire




L’Abbé Jean Roche (1913-2008) et le Paléolithique supérieur du Maroc

Abdeljalil Bouzouggar

Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat, Maroc

Résumé

L’Abbé Jean Roche né à Paris en 1913 est un préhistorien qui a mené de grandes recherches sur le Paléolithique supréieur du Maroc. En 1950, poussé par le souhait de poursuivre l’oeuvre de l’Abbé Breuil, Jean Roche a effectué ses premières fouilles au Portugal dans deux sites : Vila Pouca et Pinhal de Charneca. Il a également étudié et publié la série lithique du site de Casa da Moura. S’ensuivit une série de recherches dans d’autres grottes à l’exemple de celles d’Oeiras et de Salemas. Au Maroc, l’Abbé Jean Roche en tant que directeur de la mission archéologique, a effectué des fouilles dans la grotte des Contrebandiers (region de Témara) et des Pigeons à Taforalt. Ce dernier site a occupé une place importante dans sa publication majeure parue en 1963, L’Épipaléolithique Marocain et qui a été le sujet de sa thèse. Il est vrai que certaines des interprétations de l’Abbé Jean Roche ont été revues à la lumière du développement des datations, mais son travail et la documentation de ses fouilles ont grandement contribué à mieux comprendre le Paléolithique supérieur du Maroc.

Mots-Clés: Abbé Jean Riche, Paléolithique supérieur, Grotte des Pigeons, Maroc




Arthur Debruge (1864-1948): un préhistorien controversé.

Nadia Bahra

Laboratoire HIPASO, Université Abdelhamid Mehri Constantine 2 – Algérie, Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques, Alger, Algérie

Résumé

Souvent critiqué par ses contemporains comme par ses successeurs, Arthur Debruge, postier de métier, fut un infatigable inventeur ou fouilleur de sites en particulier dans l’est algérien. De 1897 à 1930, il prospecte et fouille sur un vaste territoire : Sour El Ghozlane, Béjaia, Constantine, Mila, Batna, Tébessa et même dans le grand sud à Tihodaine. Il collabore à la Mission du Logan Muséum à partir de 1925 et est un membre actif de la Société archéologique de Constantine. A la différence de certains de ses contemporains, il publie chacune de ses missions notamment des articles sur les sites de Ali Bacha, Mechta el Arbi, Bouzabaouine, la Grotte des ours, el Oubira et tant d’escargotières et d’abris sous roche. Bien que ses méthodes de fouille soient hautement critiquables, ses écrits constituent une source d’information non négligeable pour des sites qui ne peuvent plus être repris. Auteur de théories parfois farfelues –néandertaloïdes à Mechta El Arbi-, il a le mérite de critiquer la position de Paul Pallary sur le " Néolithique Berbère " et d’avoir vu juste –bien avant Reygasse- sur le caractère paléolithique des pièces pédonculées atériennes. Correspondant de la Société préhistorique française dès 1912, il se retire dans les années quarante à Skikda où il décède le 03 juin 1948.

Mots-Clés: Historiographie, préhistoire, Algérie, exploration, fouilles




S19-E: Circulations des peuplements holocènes à l’interface de la Méditerranée, de l’Atlantique, du Maghreb et du Sahara : I. Amara, A. Chakroun, A. Ordóñez, J. Carballo Pérez, T. Perrin, I. Sidéra



The Quaternary fauna of Algeria and its representation in rock art : Paleogeography, extinctions, survivals

Iddir Amara(1) et Djillali Hadjouis(2)

Institut d’archéologie (Université Alger II) – Algérie(1), Service Archéologie du Val-de-Marne, Villejuif, France(2).

Résumé

More than 130 ancient species of mammals are distributed, by the presence of bio-documents, in around a hundred Quaternary archaeological sites in Algeria. If during the Pleistocene and the Holocene, huntihg, fishing and gathering strategies are generally more documented, even if the action of carnivores is not systemastically sought in many sites, the fact remains thas the representation of wild species and domestic in rock art is insufficiently illustrated (less than 50 species). Do the animal figurations represent a selection of certain emblematic species present in the environnement (terrestrial animal, lake, amphibian, flying), or a symbolic representation such as the imposing snimal by size (aurochs, buffalo, rhinoceros, elephant, giraffe), elegance (prestigious horned antelopes), or fear (large predators) ? Obviousely, a large number of herbivore taxa, carnivores, insectivores, aquatic and flying species are absent from the bestiary of rock art representations. If some Pleistocene species will die out thanks to the optimal changes of the last glacial in Europe and its environmental repercussions in the Mediterranean and in North Africa in particular during the Neolithic subpuvial, those which are essential by their endemism in the central Sahara see their distribution geographic change bye the rise of the same time by a milderclimate with forest-gallery type vegetation around 6 000 BC. Other questions remain. What about the phulogenetic sytatus of taxa representated in the Holocene, like elephantids, girafids, camelids, equines ?

Mots-Clés: Keywords : Vertebrate fauna, rock bestiary, Saharan Atlas, Sahara, adaptation, survival.




S4-B: Transversality in Anthropology – Updates on methodologies, technological developments and discoveries : J. Arnaud, C. Lorenzo, D. Grimaud-Hervé.



L’importance de l’imagerie dans la connaissance architecturale cranio-faciale et de la posture occlusale des populations fossiles et actuelles.

Djillali Hadjouis

Service Archéologie du Val-de-Marne.

Résumé

Afin de rendre la lecture mécanique et dynamique des différentes pièces du puzzle-craniofacial (voûte, face et base du crâne) plus lisible au cours de l’ontogenèse, l’analyse biométrique du crâne, de la face et de l’occlusion a été complétée par la mise en place d’une méthode géométrique architecturale numérisée par le biais de l’imagerie médicale. Cette dernière, d’abord en 2 D de profil puis en 3 D dans le cas des asymétries, illustre après analyse, les rapports des structures profondes internes sur un terrain en harmonie ou en dysharmonie et de déterminer les causes d’un déséquilibre dont les effets en cascade modifieront la posture occlusale. Plusieurs phases sont ainsi décrites depuis l’analyse dentaire (dysmorphoses dentaires et squelettiques) en passant par le repérage architectural biométrique par analyse radiographique. Cependant l’essentiel de cette étude biodynamique passe par deux étapes indispensables : une analyse macroscopique de la rotation de chaque os au cours du développement (rotation interne ou externe, du maxillaire, asynchronisme des hémi-maxillaires, position du maxillaire et ses relations avec l’ATM et l’arcade zygomatique, frontalisation des pyramides pétreuses, asynchronisme des temporaux dans le cas des asymétries basicrâniennes, ...) et une analyse des rapports métriques et angulaires des dynamiques de flexion et d’extension par téléradiographie (mouvements de l’angle sphénoïdal, morphologie des processus clinoïdiens, mouvements autour de la selle turcique, rotation et bascule de l’écaille occipitale, mouvements antéro-postérieurs de prognathie et de rétrognathie ...). Cette méthode a été appliquée à plusieurs centaines d’individus des deux sexes et de tous âges, provenant de populations contemporaines d’Île-de-France, du Moyen-Âge du Bassin parisien et du Pléistocène et de l’Holocène du Maghreb. La banque de données d’images téléradiographiques de profil sert aujourd’hui comme référence aux chercheurs et aux étudiants d’Anthropobiologie et de paléoanthropologie, de médecine dentaire et d’Ostéopathie.

Mots-Clés: Imagerie, paléoanthropologie, crâne/face, posture occlusale., Bassin parisien, Maghreb.




Intérêt de l’imagerie dans la biomécanique normale et pathologique de l’avant-pied. Aspects du vivant et des populations du passé.

Cyrille Cazeau et Djillali Hadjouis

Clinique Victor Hugo, Paris et Service Archéologie du Val-de-Marne, Villejuif.

Résumé

La morphologie de l’avant-pied présente une variabilité qui n’est pas synonyme de pathologie. Ainsi " l’Hallux valgus " est une caractéristique anatomique spécifique du genre Homo et n’est justifiable d’un traitement uniquement en présence de symptômes s’y rattachant. La difficulté que rencontrent les paléopathologistes est liée à l’incomplétude et muet du matériel examiné. Il faut alors réunir les critères morphologiques statistiquement et habituellement associés à la présence de symptômes dans la population actuelle pour identifier les probables patients des populations du passé. C’est l’objet de ce travail, centré sur le metatarsus varus avec transfert mécanique de charge sous les rayons latéraux, l’atteinte de la plaque plantaire, la position de l’hallux, la morphologie de l’arche transversale de l’avant-pied. Outre les nombreuses variations qui découlent de la station debout, l’hallux valgus est présent dans de nombreuses populations archéologiques. Les exemples identifiés dans le matériel issu des fouilles préventives du Sud-Est parisien suggèrent, malgré la désarticulation des os du pied, des pistes de reconstitution articulaire.

Mots-Clés: Imagerie, hallux, biomécanique, paléopathologie