Si l'occupation de certains espaces littoraux dans la bande sahélienne d'Alger par des Hominidés ou par des Mammifères à la faveur des régressions marines est régulière au cours du Pléistocène, à l'inverse le site des Phacochères est situé en hauteur à plus de 240 m d'altitude dans la ville d'Hydra, reposant sur les formations plaisanciennes. Ce dernier avait livré au cours d'une fouille de sauvetage en 1961, de très nombreux restes de mammifères rassemblés dans des niveaux argilo-sableux et qui ont été abattus, découpés et consommés par des chasseurs atériens. Quatre facteurs essentiels désignent ce site comme une référence dans la concentration des espèces chassées au cours du Pléistocène supérieur d'Afrique du Nord. Le facteur anthropique (abattage, traces d'outils, fragmentation osseuse...) est doublé par l'action prédatrice des charognards en particulier celle de l’hyène. Le troisième facteur, dominé par une forte présence des effectifs de phacochères parait singulière dans l'accumulation osseuse de ce site, en ce sens que ces derniers n'ont pas été chassés par l'homme. En effet, la présence de près d'une centaine d'individus de tous âges aux ossements complets suggère un autre scénario pour ce groupe d'ongulés : une mort catastrophique ou par prédation carnivore, bien que ce dernier ait laissé très peu de traces sur les os du phacochériné.
Le quatrième facteur intéresse surtout les aspects taxinomiques et les nouveautés décrites dans le groupe des Ongulés. Bien que certains mammifères n'ont pas été entièrement publiés, à l'instar des phacochérinés, d'autres espèces décrites pour la première fois dans le continent africain ont permis de les retrouver ailleurs dans d'autres sites du Maghreb.