Charenton hébergeait le temple phare de la communauté huguenote française. Son cimetière est celui des huguenots parisiens sous l'Édit de Nantes. Parce que leur attitude face à la mort oppose catholiques et protestants aux XVIe et XVIIe siècles, les cimetières sont sujets de conflit entre les deux communautés. Calvin recommande des funérailles honnêtes, mais que recouvre ce terme ?
Charenton - aujourd'hui situé sur la commune de Saint-Maurice (Val-de-Marne) - est le premier cimetière protestant en France à bénéficier d'une opération de fouille archéologique et d'une étude anthropologique poussée. Aussi pouvons-nous saisir la pratique réelle des sépultures protestantes du XVIIe siècle, le rituel et les pathologies de cette population dite privilégiée.
La culture matérielle liée à la pratique funéraire est dévoilée, et comparée à celle d'autres cimetières de l'époque moderne. Des hypothèses sont proposées sur la proximité du temple.
Jean-Yves Dufour, responsable de la fouille et directeur de la publication, est archéologue médiéviste et moderniste à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, et membre de l’équipe Archéologies environnementales au sein de l’UMR 7041.
Cécile Buquet-Marcon (PhD) est anthropologue dans le même institut, et chercheur rattachée à l’UMR 7206 Eco-Anthropologie et Ethnobiologie. Elle a mené la fouille et l’étude des vestiges anthropologiques.
Djillali Hadjouis (Dr, HDR) est paléontologue et paléoanthropologue, rattaché au Service archéologie du Conseil départemental du Val-de-Marne et membre de l’UMR 5288. Il a étudié les paléopathologies de la population inhumée sur ce site.